Fils de pupe

Aujourd'hui, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai refait un peu de sport. Oui, il le faut ma foi. Mes pantalons le savent mieux que moi, surtout ceux de l'été dernier qui au moment de les ressortir, n'offrent même pas la place nécessaire à un mouchoir dans une poche. Puis je me suis installé dans mon parc désormais habituel pour avancer mon mémoire. J'ai lu un bouquin assez bien foutu de Elsa Fayner intitulé "Et pourtant, je me suis levée tôt...". C'est une journaliste qui a été tour à tour téléprospectrice, vendeuse à Ikea puis femme de chambre dans un hôtel, afin d'aborder la problématique du travail précaire. J'ai du changer 3 fois de banc pour suivre le soleil et m'éloigner d'un groupe d'enfants qui confondaient amusement avec hurlements à la mort. Mon interaction sociale la plus intéressante a finalement été avec une petite coccinelle jaune qui s'est posé sur mon livre, et qui a passé l'heure suivante sur moi et ma robe. Elle s'est baladé sur ma main, puis a remonté mon bras. Arrivée sur mon épaule, j'ai suivi sa progression dans mon portable qui me servait de miroir pour vérifier qu'elle ne s'emmêle pas dans mon foulard. Puis elle a découvert le décolleté de ma robe en trébuchant et tombant dedans, elle y est finalement resté un long moment tandis que j'essayais de la protéger des bourrasques de vents. Au final, j'ai du me résoudre à la faire descendre sur le banc contre sa volonté pour pouvoir rentrer chez moi. Et j'ai le nez rouge, une fois de plus.